Feu Thomas Sankara proposait un remarquable hommage à la femme pour la célébration du 8 mars : inverser les rôles entre les hommes et les femmes. Pour cette journée, les Burkinabés étaient donc conviés à s’occuper des tâches ménagères, notamment à prendre les paniers de leur femme pour faire les courses.
Ci-dessous, l’extrait du documentaire Sankara l’homme intègre, nous replonge au coeur de l’initiative pour le moins originale de l’ancien chef d’Etat. Les hommes pouvaient ainsi se rendre compte, pendant une journée, des réalités du quotidien des femmes.
Pour tout savoir sur la journée du 8 mars façon Sankara nous vous renvoyons vers le très bon article d’Afrik.com : « 8 mars : Journée du marché au masculin au Burkina Faso ».
Alors que de nombreux panafricanistes se réclamant de son école se complaisent encore malheureusement à cantonner la femme dans des rôles de représentations.
Féministe avant-gardiste Sankara ne manquait pas de rappeler, parfois avec humour certaines tristes réalités de la condition féminine et toute l’importance de la femme pour le développement du continent.
« Un homme, si opprimé soit-il, trouve un être à opprimer : sa femme ! »
Un appel toujours d’actualité pour l’égalité des droits entre les deux sexes, qui sonne comme un pied de nez aux coutumes phallocratiques de la plupart des sociétés africaines.
Morceaux choisis de ses discours du 8 mars :
« L’attention des parents pour les filles à l’école devra être égale à celle accordée aux garçons qui font toute leur fierté. Car, non seulement les femmes ont prouvé qu’elles étaient égales à l’homme à l’école quand elles n’étaient pas tout simplement meilleures, mais surtout elles ont droit à l’école pour apprendre et savoir, pour être libres ».
« La vraie émancipation de la femme, c’est celle qui responsabilise la femme ! »
« Il n’y a pas de révolution sociale véritable que lorsque la femme est libérée. Que jamais mes yeux ne voient une société où la moitié du peuple est maintenue dans le silence. J’entends le vacarme de ce silence des femmes, je pressens le grondement de leur bourrasque, je sens la furie de leur révolte. »