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Point de vue: Papa Noël au Burkina ou le malaise de la mondialisation

janvier 27th, 2020 | by admin
Point de vue: Papa Noël au Burkina ou le malaise de la mondialisation
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Quelle différence y a-t-il entre une célébration de Noël pour des enfants à Paris et à Ouaga ? Emma N., jeune maman française en expatriation au Burkina, relève le caractère quelque peu décontextualisé de Noël à Ouaga; avec des référentiels qui sont d’ailleurs repris un peu partout sur le continent. Point de vue.

Par Emma N.

« Les années 2000 ont vu l’essor de la mondialisation. Je l’étudiais en cours de géographie dans mon lycée parisien. La « globalization » nous a communément encouragés et appris à chérir à travers le globe le même rêve consumériste.

 

Vingt ans plus tard, c’est dans les crèches et maternelles ouagalaises que je prends un nouveau cours de mondialisation, au temps où les tendances nationalistes et/ou de replis sur soi de certains états font entrevoir un dégonflement de la bulle mondiale. Nous sommes mi-décembre et c’est la fièvre de Noël à Ouagadougou.

 

Il y a bien les crèches de confection locale qui fleurissent aux portes de certaines cours, mais c’est la vague paganocapitaliste décomplexée des guirlandes clinquantes de Noël (made in China), des sapins de Noël plastifiés et décrépis, des rênes faussement enneigés et des Pères Noël qui nous submerge et me laisse perplexe.

 

 

Ce détournement commercial et laïque a le mérite de réunir joyeusement dans une euphorie enguirlandée toutes les confessions au pied des sapins, promesses de cadeaux aux enfants sages (et moins sages d’ailleurs, peu importe, le mot d’ordre étant l’abondance…. de cadeaux).

 

Alors que la plupart des enfants burkinabè n’a, a priori, aucun contact dans son environnement réel avec l’ombre d’un majestueux sapin (arbre inexistant au Burkina), les enfants sont encouragés à entamer en choeur des chansons et comptines hivernales (les 4 saisons, la neige et le froid, etc.) d’importation occidentale dont le décalage avec les codes et la réalité au Burkina est frappante.

 

Après l’étonnement… le malaise : qu’est-ce qui cloche dans la promotion de la culture et des artistes locaux / continentaux au Burkina Faso pour devoir si promptement recourir à des référentiels culturels enfantins importés de trop loin pour nourrir et éduquer cette jeunesse en construction ?

 

Malheureusement, rien de très nouveau sous le soleil …. nous baignons dans les contradictions. »

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