Natural Girls United propose des poupées ethniques avec des coiffures personnalisées designées par l’afro américaine Karen Byrd. Comment est née l’idée ? Comment le projet va-t-il se développer ? Réponses dans cet entretien exclusif.
« L’idée m’est venue lorsque j’ai réalisé qu’il n’y avait pas assez de poupées ethniques pour les jeunes filles et pour notre communauté (afro-américaine Ndlr) dans les magasins de jouets », Karen Byrd initiatrice de Natural Girls United.
Si les poupées sont dites « ethniques », elles restent largement afro. Karen Byrd explique qu’elle essaie actuellement de proposer des poupées afro américaine ou métisses.
« Mais je reste toujours disposée à aider tout client par rapport à n’importe quel modèle qu’il voudrait, peut importe la race. Dès lors qu’il recherche une poupée à la coupe de cheveux ethnique », reprend la designeuse.
C’est en 2011 qu’elle commence à travailler sur les poupées. Ce qui, à la base, n’était qu’un hobby, se développe bien vite.
Bientôt des poupées à morphologies afro ?
« Je trouve mon inspiration parmi les personnes de ma communauté, dans les blogs ou autres sites ou forums sur les cheveux naturels. On me dit que j’aurais dû faire ça avant. Je suis heureuse de faire partie du changement ».
Elle travaille à partir de modèles de poupée Barbie, Karen reconnait que ses créations n’ont pas vraiment une morphologie afro.
« J’ai montré des photos auprès d’un tas de mes amis africains, ils trouvent les poupées assez maigres. J’espère un jour produire mes propres modèles. Pour l’instant, je customise des poupées que j’achète au détail. Je n’ai actuellement aucun moyen de changer la forme des corps de mes poupées. »
A juste titre. Car à elle seule Barbie, longiligne et crinière lissée, représente le diktat du canon de beauté occidental qui actuellement se mondialise.
La morphologie afro, elle, implique autant courbes généreuses que coiffures crépues souvent nattées. Et ça ne serait que justice que de diversifier les modèles de poupées, surtout quand on sait le rôle qu’elles jouent auprès des plus jeunes dans leur appropriation du beau.
Pour Karen Byrd, ça n’est pas l’envie qui lui manque, mais elle reste coincée sur la question du financement. « J’adorerai être capable de créer une ligne de poupées officielles qui pourrait être produite en série et vendue dans les magasins », explique-t-elle.
Reste que les poupées noires ne sont pas tendances, et surtout pas sur le continent. Difficile d’en trouver ici au Congo, sauf des poupées artisanales… pour les touristes.
Les conséquences ne sont pas si anodines que cela. Comme en témoigne les édifiantes expériences contemporaines, menées aux Etats-Unis avec des enfants et basées sur la célèbre expérience du psychologue Kenneth Clark de 1947 …
Et vous, offririez-vous une poupée afro à vos enfants ?
Visitez le site de Karen Byrd, Natural Girls United.