Plus de 4 millions de Frs CFA, 7,2 kg, 40 mo de disque dur, le premier ordinateur portable Macintosh défrayait il y a 25 ans la chronique. Aujourd’hui il fait figure de brontosaure de l’informatique. Signe des bonds technologiques opérés depuis.
7,2 kg ! Ordinateur portable ou transportable ? Une différence sémantique de taille pour le tout premier ordinateur portable Mac (1989). Parce qu’à moins de faire de la musculation impossible de flâner tranquillement avec insouciance ordinateur en bandoulière.
Les Mac, à l’époque, s’appelaient Macintosh. Même le nom était plus lourd. Mais passons sur le poids pour nous concentrer sur les spécificités techniques. 40 mo de disque dur. Ça décoiffait. Notez bien l’emploi de l’imparfait de l’indicatif.
Parce que disons que c’est tout juste l’équivalent de 11 chansons MP3 ! Prenons un ordinateur d’aujourd’hui avec un disque dur de 500 gigas par exemple (même si le grand public est déjà passé au téraoctet, soit 1024 gigas, rappelons qu’un giga est lui même égal à 1024 mo), il aura une capacité 12 800 fois plus importante.
Côté processeur, le coeur de la bête. Il affichait fièrement un 16 MHz au compteur. Soit un ordinateur actuel asthmatique et souffrant de graves insuffisances cardiaques. N’importe quel portable en entrée de gamme est désormais plus de 90 fois plus rapide (pour info 1 gigahertz = 1 000 megahertz).
Et le prix dans tout ça ? 6 500 dollars ! Plus de 4 millions de Frs CFA ! Le prix d’une très bonne voiture d’occasion. Un peu cher pour rouler en Mac.
Dans la vidéo ci-dessous, d’un journal télévisé français des années 80, il était pris en exemple comme le dernier cri informatique.
On relèvera les interrogations de l’époque quant au développement des micro processeurs. « Les ordinateurs vont-ils créer plus d’emplois qu’ils n’en suppriment ? », se soucie le journaliste, se référant aux craintes partagées concernant l’organisation, l’emploi et l’apprentissage d’un nouveau système.
L’informatique est désormais partout. Et, comme le précisait dans un précédent article Douglas Mbiandou, directeur de l’entreprise et du centre de formation informatique Objis, les opportunités métiers sont immenses. Les craintes d’hier témoignaient d’une transition technologique belle et bien achevée.
Au niveau technique on parle même de pénurie de développeurs. Plus généralement, l’informatique, un milieu presque exclusivement masculin, traverse ici et là une incompréhensible crise de genre. Où sont les femmes ?
L’informatique reste un secteur plus que jamais à investir pour l’Afrique où l’on ne cesse de déplorer la trop fameuse fracture numérique. La demande est mondiale et les compétences précieuses. Et nous avons assurément notre part du trésors.