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La mode des vrais-faux cheveux

juillet 18th, 2014 | by admin
La mode des vrais-faux cheveux
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Pour ou contre le tissage ? Ces fibres capillaires devenues la coiffure par excellence de la Congolaise reste pourtant décrié par certains qui leur préfèrent les tresses ou les cheveux naturels. Tissage versus tresses, ou une polémique capillaire qui divise.

Par Ifrikia Kengué

Article initialement paru sur Jeuneafrique.com

 

Dans la famille des CDD (Coiffure à Durée Déterminée), je demande le tissage. Des fibres capillaires cousues sur des cheveux préalablement nattés sur le crâne et qui remportent un franc succès auprès de la Congolaise.

 

Ces mèches lisses, bouclés ou frisés sont devenues la coiffure par excellence de ces dames qui ont depuis un moment tronqué leurs tresses traditionnelles contre ces postiches pour diverses raisons.

 

Pratique et économique

 

On en trouve de toutes les marques et de toutes les qualités sur les étals des marchés de Brazzaville. Pour la plupart des femmes, c’est leur côté pratique et esthétique qui l’emporte. Un tissage se pose souvent au bout d’une vingtaine de minutes et se garde beaucoup plus longtemps que des tresses qui demandent plusieurs heures d’application sur une tête, pour être retirer la semaine suivante.

 

Ce qui évite à ces dames de renouveler leur coiffure toutes les semaines. « C’est pratique, on peut le garder pendant un mois ou deux, ça vous évite d’aller pendant un moment chez le coiffeur », explique Virginie, femme au foyer.

 

Au-delà du côté pratique de cette coiffure, c’est aussi son accessibilité qui lui garantit son succès. On le trouve sur le marché à partir de 2500 frs Cfa, alors qu’il faut compter à partir de 1000 frs Cfa et plus pour se faire des tresses. Un argument économique qui a fini par convaincre certains hommes. Car en général, au Congo, ce sont eux qui assurent les dépenses de ces dames et spécialement en matière de beauté.

 

On trouve deux types de fibres sur le marché: les synthétiques qui restent très accessibles à cause de leur prix et ceux estampillés 100% human hair («brésiliennes» ou « remy hair »), dont la plupart ont la particularité d’être des cheveux collectés dans les temples hindous, triés, lavés et désinfectés, ou des cheveux importés de Chine, traités à l’acide puis au silicone.

 

Les prix peut arriver jusqu’à 300.000 frs Cfa. Bien que human hair reste souvent une appellation galvaudée de certains crins d’animaux comme le yack, qui sont vendus sur le marché.

 

Haro sur les CDD, Cheveux à Durée Déterminée

 

Bien qu’adulé par beaucoup de femmes, le tissage ne fait pas toujours l’unanimité. Les CDD, Cheveux à Durée Déterminée, comme ont fini par le surnommer certains, suscite la controverse. Une fronde contre ces vrai-faux cheveux s’est levée et les accusent notamment de nuire à la beauté de la femme noire en l’acculturant.

 

« C’est un véritable problème d’identité, une forme d’aliénation, un déni de sa propre personnalité. C’est l’usurpation de l‘identité de la femme noire », se plaint Joseph, sociologue.

 

Dans la même catégorie, on trouve des femmes qui récusent les arguments avancés par les adeptes du tissage. «Les cheveux, il suffit de les entretenir pour qu’ils soient beaux. Les tissages étouffent le cuir chevelu, résultat : les cheveux sont ternis et cassants », soutient Gaenette,  qui arbore une coupe afro.

 

A côté de ces détracteurs de tissage, il y en a ceux qui dénoncent leur côté peu hygiénique. « Ce n’est pas très propre ces tissages, les femmes les gardent tellement longtemps sur elles, que ça sent mauvais. Je suis un homme qui aime toucher…, on rencontre une jungle de fils enchevêtrés, on dirait des lianes dans une forêt impénétrable », se plaint Patrice, animateur télé.

 

Quant à Alain, comptable, il s‘indigne: « Que ce soit synthétique, je comprends, mais alors les vrais cheveux, ça, ça me sidère. Les cheveux c’est vivant, comment peut-on porter les cheveux de quelqu’un? C’est morbide, une vraie aberration ! ».

 

Francis, plus radical, ajoute « Pour moi, les femmes qui arborent tous ces postiches sont des femmes paquet-cadeau : faux cheveux, faux ongles, faux cils, faux seins… faux esprit ».

 

La beauté d’une femme relève, dit-on, de sa coiffure. La Congolaise, elle, en a pris son parti. Et même s’il suscite la polémique, le tissage a sans doute encore de beaux jours devant lui, rien que pour son côté pratique.

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