Le concept de jobs étudiants n’existe pas au Congo. Pourtant ils sont quelques uns à vouloir s’assumer pour financer leurs études. Portraits.
Ils sont revendeurs de crédit téléphonique, serveurs ou tiennent des petits commerces. Face à la précarité, des étudiants se lancent dans des petits boulots.
Préféré Mouyoungui, inscrit en licence 1 de droit à l’université Marien Ngouabi de Brazzaville, revend lui du crédit de communication téléphonique quand il n’est pas en cours.
Avec 40 000 frs Cfa de fonds et deux téléphones, il revend jusqu’à 100 000 frs de crédit par jour. « Ça m’aide surtout quand la bourse parentale tarde à arriver », explique-t-il.
Difficile de mener de front études et travail à plein temps. C’est grâce à un ami que Donfack Makoumbi, en licence 3 de maths, est pour sa part, serveur de nuit dans un grand hôtel de la place.
« Cela n’a pas été facile pour moi, il n’y a pas vraiment de boulot pour étudiant. J’ai donc sauté sur cette occasion. Je ne travaille que quand il y a des manifestations. »
Même si ses revenus restent aléatoires, Donfack peut gagner jusqu’à 150 000 frs Cfa le mois. Une somme qui dépasse largement le revenu moyen national des fonctionnaires.
Petits commerces
D’autres étudiants comme Janick Nkaya, licence 1 de sciences économiques s’activent dans des petits commerces, comme la confection et la vente des gâteaux.
Avec une fournées tous les 4 jours, elle engrange un bénéfice de 3 500 frs Cfa par fournée, soit la moitié des fonds qu’elle investit dans son petit commerce.
« Aux heures de pause, je déambule dans les salles avec mon seau de gâteaux que je propose aux autres étudiants à 100 frs la pièce. Mon seul souci c’est que souvent ils s’émiettent, et ça me fait faire des pertes », précise t-elle.
« Le plus difficile pour les petits commerces c’est le fonds de lancement, on compte souvent sur la bourse pour nous lancer », poursuit-elle.
Des initiatives pro actives courageuses qui tranchent dans un paysage estudiantin tributaire des deniers parentaux ou du soutien de l’Etat. En voilà donc qui se prennent en main et sont pleinement acteurs de leur devenir. Une belle leçon d’émancipation responsable dont beaucoup pourraient s’inspirer.