D’incroyables portraits uniquement réalisés au stylo bille. L’artiste ghanéen Enam Bosokah, pourtant sculpteur à la base, s’est rabattu sur le pen art pour l’élever à un niveau d’excellence à peu d’égal pareil. Découverte.
Avec de simples Bic ! Aussi improbable que cela puisse paraître les oeuvres d’Enam Bosokah, sont seulement réalisées au stylo bille.
C’est à 5 ans que c’est déclaré sa flamme artistique. Mais ce n’est que bien des années plus tard qu’il prend conscience de son don au stylo.
« J’ai étudié l’art à l’université, la peinture et la sculpture, ma spécialité. J’ai découvert le pouvoir du stylo après mon premier diplôme. Je cherchais à l’époque un moyen d’expression alternatif », explique-t-il.
S’il avoue avoir très tôt voulu gagner sa vie en tant qu’artiste, conscient de la difficulté de la tâche, il a toujours « fait en sorte d’être un bon étudiant à l’école pour être sûr qu’on n’ait rien à (lui) reprocher ».
Après sa licence, il a décidé de faire un break de 2 ans pour tester la possibilité de vivre de ses créations, au départ la sculpture.
« Travailler au stylo ne demande aucun investissement »
« J’ai réalisé que c’était un peu plus simple quand j’étais à l’école, car là je devais acheter les matériaux et assumer mon propre un atelier ».
Alors il a pris le stylo et le papier et il a commencé à faire des dessins. « Il n’y a pas beaucoup de monde qui travaille au stylo, je pouvais sortir du lot surtout ça ne me coûtait aucun investissement ».
Exit la sculpture pour le moment, à 27 ans il en est à sa 3e exposition. La dernière en date, « L’histoire africaine », a eu lieu à Kumasi le 14 novembre dernier.
« Je vis ma vie en tant qu’artiste même si pour l’instant je n’ai pas beaucoup d’argent. On me demande souvent de vendre des œuvres mais pour l’instant je refuse parce que mon travail raconte une histoire.
Je sens que j’ai besoin de les exposer avant de les vendre parce que je veux que mes créations impactent la société », analyse-t-il.
Et de rajouter : « je considère que l’art est un moyen de transmettre un message. Je souhaite en délivrer un qui soit beau et engagé. Je ne veux pas juste faire des dessins avec mon stylo et les vendre pour faire de l’argent ».
Pour joindre les deux bouts, de temps en temps il réalise des commandes : « pour avoir un peu d’argent dans ma poche et me permettre de continuer. Je fais une ou deux par mois des portraits si j’ai vraiment besoin d’argent ».
Pas plus sinon il estime que ça le déconcentre de ses projets.
Jusqu’à deux semaines pour réaliser un portrait
Le processus créatif peu être long, jusqu’à deux semaines, et éprouvant. « Il me faut une bonne semaine après avant de me remettre à travailler ».
Le portrait de Nelson Mandela, par exemple, lui aura pris une semaine. « plein de monde qui veut me mais le problème est que si je le vend aujourd’hui il ne fera plus parti de mon expo ».
Il part du principe que s’il se sépare aujourd’hui d’une telle œuvre il n’y aura qu’une seule personne qui pourra l’avoir et qu’elle ne pourra pas être vue et partagée par le plus grand nombre.
Aujourd’hui sa collection compte une quarantaine de dessins. Il espère développer l’attention des médias pour pouvoir s’exporter à l’international.
Il a d’autres envies. Celle de faire des ateliers de dessins, et travailler sur de l’illustration de livre. Et continuer à sculpter.
« J’espère être un meilleur artiste, mais je ne suis pas sûr que ce soit ce que Dieu ait prévu pour moi ».
En tout cas, au vu de son talent au stylo bille gageons qu’il a une belle carrière devant lui.
Ifrikiamag vous réserve d’ailleurs bientôt une petite surprise… mais chuuuuut !
Visiter le Facebook d’Enam : www.facebook.com/enboski